Directeur de publication : ALBAN JULLIARD

Le feuilleton Armel Sayo trouve enfin un dénouement heureux pour le bien de la coopération sécuritaire sous-régionale entre le Cameroun et le Centrafrique. Selon la presse locale, Armel Sayo a été extradé de Yaoundé vers Bangui dans la nuit du 5 mai dernier, tout droit conduit vers la prison militaire de haute sécurité du camp Roux, après une période de quatre mois dans une prison camerounaise suivant son arrestation le 17 janvier à l’aéroport de Douala (Cameroun), où ce binational franco-centrafricain s’était rendu pour fuir en France.
« Son extradition a pris du temps parce qu’il voyageait avec un passeport français et le Cameroun exigeait l’accord de Paris avant de l’extrader vers notre pays », affirme à RFI le ministre-conseiller à la présidence de la Centrafrique, Fidèle Nguandjika.
Cet ancien ministre centrafricain et chef du groupe armé CMSPR (Coalition militaire de salut du peuple et de redressement) était en fuite et recherché pour son implication présumée dans plusieurs attaques violentes contre les Forces armées centrafricaines (FACA).
Une attaque au mois de février 2025 contre la localité de Markounda, dans le nord du pays, a entraîné l’émission d’un « avis de poursuite et de recherche contre M. Armel Mingatoloum Sayo », indique le communiqué.
« Cet acte judiciaire a permis l’arrestation de ce dernier sur le territoire camerounais alors qu’une information judiciaire est ouverte contre lui des chefs d’inculpation d’association de malfaiteurs, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et rébellion », poursuit le texte du procureur, qui ajoute que M. Sayo est aussi poursuivi pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État ».
D’autres « coauteurs ou complices » ont été interpellés et placés en détention, selon le communiqué du procureur, qui appelle la population centrafricaine à dénoncer toute personne « associée de près ou de loin au projet visant à replonger la République centrafricaine dans un nouveau cycle de violence ».
Armel Mingatoloum Sayo, autrefois proche du régime de Bangui, est devenu chef d’une rébellion armée l’année dernière en Centrafrique.
Il a mis en péril les efforts de paix, selon les autorités centrafricaines, en prenant la tête d’un groupe de rebelle dénommé « Coalition militaire pour le salut du peuple et de redressement (CMSRP) » avec qui il a mené « plusieurs opérations déstabilisatrices ».
C’est un militaire et homme politique centrafricain. En 2019, il a été nommé ministre des Réformes de l’Etat, après un accord de paix entre le gouvernement central et plusieurs groupes armés. Accusé de soutenir les rebelles, il a été démis de ses fonctions en 2021.
Bien avant cela, Armel Sayo a aussi occupé le portefeuille de la Jeunesse et des Sport en 2014, et confirmé à ce poste en 2015.
Il a été directeur de la sécurité de l’ancien président Ange-Félix Patassé. Il a également dirigé l’Union des forces armées centrafricaines pour la restauration de la démocratie (UFACARD) aux côtés du général Abdoulaye Miskine.
Aussi, il était à la tête de l’une des composantes de l’Union, le Comité national pour la restauration de la démocratie en RCA (CNRD).
Ce rapatriement intervient alors que les hauts responsables camerounais et Centrafricains se sont rencontrés le 11 mars 2025 à Berberati dans le Sud-ouest de la République Centrafricaine pour mettre les points importants afin de contrer l’insécurité transfrontalière entre les deux pays frères de l’Afrique Centrale, plus exactement de la CEMAC. La délégation camerounaise était conduite par le ministre camerounais de la défense, son excellence Joseph BETI ASSOMO et la délégation Centrafricaine dirigée par le ministre Centrafricain de la défense, son excellence Claude Rameaux BUREAU.
En outre, le président de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, a toujours reconnu l’impact de la contribution du Cameroun à la stabilisation et à la préservation de la paix en RCA. Avec son aîné et frère le président Paul Biya, le Président Centrafricain montre que la lutte contre les menaces multiformes comme le terrorisme passe par une coopération sous-régionale optimale.
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