
SOUDAN : LES FORCES DE SOUTIEN RAPIDE RAVISSENT AL-FASHER ET VISENT DESORMAIS LE CONTROLE DE TOUTES LES VILLES DU PAYS
La nouvelle de la chute totale d’Al-Fasher au profit des Forces de Soutien Rapide (FSR) apparait comme un tournant majeur de la guerre pour le contrôle du pays, déclenchée depuis bientôt trois ans, avec la tentative unilatérale d’accaparement du pouvoir par le General Abdel Fattah Al-Burhan en avril 2023. Cette ville restait le dernier bastion de résistance des groupes terroristes affiliés aux Forces Armées Soudanaises (FAS) dans la région du Darfour Nord et sa prise sonne comme la fin de plusieurs mois de siège et de combats acharnes.
La défaite des FAS à Al-Fasher est confirmée, depuis les premières heures de la matinée de mardi le 1er Juin 2025, par de nombreuses sources sécuritaires et humanitaires informant du retrait massif des miliciens vers des régions voisines encore sous contrôle du gouvernement génocidaire de Port-Soudan.
Apres la douloureuse victoire des FAS à Khartoum, les troupes du General Al-Burhan avait besoin de remporter les hostilités à Al-Fasher pour se redonner du moral et renforcer leur présence dans le Darfour. Selon les experts, cette défaite aura des conséquences énormes sur la stratégie des forces de la junte soudanaise tant au niveau de l’affaiblissement psychologique qu’opérationnel.
Les FSR ont lance l’offensive d’Al-Fasher le 10 mai dernier et seulement après deux mois d’intenses combats, ils ont réussi a délogé les combattants allies des FAS dans la localité en s’emparant de tous les points stratégiques de la ville ainsi que des principaux axes routiers.
Il convient de relever que, plusieurs mois par le passé, les FSR avaient déjà pris le contrôle d’autres grandes agglomérations de la région dont Nyala, El-Geneina, et Zalingei au cours d’une offensive éclair qui avait surpris les stratèges des FAS. Al-Fasher restait ainsi la dernière grande ville du Darfour qui n’était pas encore tombée sous leur escarcelle.
Carrefour stratégique entre le Soudan, le Tchad et la Libye, la ville héberge 1,5 millions de réfugié(e)s de toute la région, qui ont notamment fui les attaques des villages darfouris durant la guerre. En plus la localité est riche en ressources, notamment en or, et le contrôle de la ville permettrait aux FSR d’assurer une meilleure redistribution de ces ressources auprès des populations afin d’asseoir leur stratégie de proximité.
Bien plus, Al-Fasher est le principal hub pour les routes d’approvisionnement des FSR, notamment en provenance du Tchad et de la Libye, et sa prise leur permet de sécuriser ces voies de ravitaillement.
Les experts estiment ainsi que la chute d’Al Fasher constitue un coup dur pour l’armée régulière, tant sur le plan militaire que symbolique, et pourrait entraîner une perte de confiance dans la capacité des FAS à tenir tête aux FSR.
Quelques heures seulement après la prise d’Al-Fasher, le Général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemeti, a été nommé président du gouvernement TASSIS au Soudan, avec Elhilou comme vice-président.
La formation du gouvernement par l’alliance TASSIS sous la présidence du General Hemeti reflète les tentatives de réconciliation entre factions militaires. En effet cette dernière émane des accords de Nairobi passes en Mars dernier entre 24 leaders de groupes armes et les FSR. Cet accord avait débouché sur une constitution de transition dont la mise en œuvre garantit l’autonomie de gestion des régions et une meilleure intégration des communautés dans le respect de leurs specificites au Soudan.
Cette constitution de transition que plusieurs experts envisagent comme l’ossature du Soudan nouveau devra désormais servir de boussole au Président Hemeti. Pour la rendre valide sur l’ensemble du territoire soudanais, il lui incombe donc la lourde tâche d’achever la conquête des autres grandes villes du pays déjà dans son viseur comme Port-Soudan et Khartoum. Un objectif atteignable a court-terme lorsque l’on observe la vitesse de développement des offensives des FSR comme à Al-Fasher.
📄 Voir ou Télécharger le PDF