La Chine n’acceptera jamais une défaite de la Russie, mieux elle est prête à financer un conflit qui dure 20 ans pour obtenir la défaite de l’occident

Leçon d’intelligence stratégique de Jean-Paul Pougala

Le 25 juin 2025, lors d’une audition à l’Assemblée nationale française, le général français Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], affirme :

« Il faut être « lucide » car, in fine, la « victoire (en Ukraine) est à celui des deux adversaires qui sait souffrir un quart d’heure de plus que l’autre », pour citer Marcel Proust ». (…)

« Je pense que si on laisse la guerre (en Ukraine) continuer comme ça, je crains que la Russie soit capable de tenir cinq minutes de plus que nous (Otan), Ce problème doit être impérativement pris en compte : il faut qu’on arrive à casser la linéarité de la bataille et qu’on évite une victoire [pour la Russie], avec les conséquences qu’on imagine », notamment sur l’architecture de sécurité du continent européen ».

Source : https://www.opex360.com/2025/06/28/le-general-burkhard-craint-que-la-russie-puisse-tenir-cinq-minutes-de-plus-que-nous-malgre-sa-defaite-strategique/

Le quotidien français Le Figaro d’où vient cette capture cite la télévision américaine CNN et le quotidien chinois de Hong-Kong, South China Morning Post (SCMP).

Durant des rencontres officielles entre les dirigeants de l’Union Européenne et le ministre chinois des affaires étrangères, alors qu’on cherche de convaincre la Chine d’abandonner la Russie, ce dernier leur aurait fait comprendre sans ménagement qu’au contraire, tout le soutient qu’ils accordent à l’Ukraine dans leur guerre contre la Russie est sans issue, sans aucune possibilité de succès.

Tout simplement parce que, comme je l’ai toujours dit, la lenteur avec laquelle la Russie grignote les territoires en Ukraine est voulue pour épuiser militairement et financièrement l’occident.

Plus le conflit ukrainien s’éternise et plus l’occident va se diviser devant les difficultés financières des budgets de chaque pays qui soutient l’Ukraine.

Et la Chine d’ajouter : n’espérez pas qu’avec le temps, la Russie va se fatiguer, parce que si tel est le cas, la Chine aidera la Russie pour éloigner toute éventualité de sa défaite.

La Chine dément cette information, parce qu’en réalité, dans l’état actuel des choses, la Russie n’a pas besoin de la Chine sur le plan militaire pour gagner.

La preuve ?

Dans le conflit ukrainien en cours, c’est la Russie qui refuse le cessez-le-feu.

Mais le sérieux de SCMP, très proche des sources gouvernementale chinoises est suffisant pour laisser croire qu’il y a un peu de vérité dans cette sortie.

Le soutien financier de la Chine sur le long terme est suffisant, pour permettre à la Russie d’attendre la capitulation de l’Ukraine pendant 20 ans.

Mais l’information est suffisamment prise au sérieux en occident pour qu’elle fasse depuis hier vendredi 4 juillet 2025 et aujourd’hui samedi, la une des journaux en occident.

Aujourd’hui, la Russie mène une guerre dite d’attrition contre l’Otan en Ukraine, qui consiste à une stratégie sur un front de 1200 km à orienter l’ennemi vers un point précis, pour mieux le détruire.

Par exemple sur le terrain, du Donbass, cela a consisté pendant près d’un an de combat à éviter pour la Russie de prendre la ville de Pokrovst, pour donner à l’ennemi l’illusion qu’il est en situation de force de gagner. Et d’y envoyer ainsi, toujours plus de soldats aussitôt éliminés.

C’est comme cela que, comme à Bakmouth, il y a deux ans, la Russie y a attiré le maximum des forces ukrainiennes et occidentales pour les détruire plus facilement sur ce point plus précis et non aller les chercher difficilement sur 1200 km de front.

Cela s’appelle une guerre d’attrition.

Ce n’est pas les espaces conquis qui comptent mais le de couramment généralisé qu’on inflige à l’ennemi en réduisant ses troupes.

Dans le dernier échange de cadavres des corps des militaires russes et ukrainiens, la Russie a restitué 6.000 corps à l’Ukraine, contre 69 corps de soldats russes.

C’est un ratio d’un militaire russe tué chaque 100 militaires ukrainiens tués.

C’est la conséquence de la guerre d’attrition où tout est fait pour limiter ses propres pertes, parce que justement, la Russie oblige l’Otan à envoyer ses soldats vers un point précis, dans notre exemple à Pokrovst.

Plutôt que de courir gagner des terrains et risquer de faire tuer ses soldats, la Russie a tout misé sur la guerre d’observation satellitaire d’attaque par drones. L’infanterie n’est que très marginale pour nettoyer le terrain.

Cela ‘e doit plus faire rigoler les généraux en pantoufles de LCI et de BFMtv qui nous ont raconté pendant 3 ans qu’à ce rythme, ma Russie aurait mis 72 ans pour prendre tout l’Ukraine.

La vérité est que l’objectif derrière cette stratégie n’est pas de prendre des territoires mais de créer l’effondrement de la ligne de défense de l’ennemi par découragement et manque de combattants.

C’est en cela que réside l’avertissement du ministre chinois à ses collègues de l’Union Européenne, car cela devient une guerre sur la durée où le gagnant sera le plus résiliant qui tiendra debout 5 minutes en plus que l’autre, comme l’a affirmé le général français Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], au début de notre leçon.

Il est dans ce cas inenvisageable pour la Chine une défaite de la Russie contre l’Otan en Ukraine.

C’est pour ces 5 minutes de plus qui garantissent la victoire que la Chine a dit qu’elle mettrait les moyens pour permettre à la Russie de ne jamais prendre comme option, la défaite.

QUELLES LEÇONS POUR L’AFRIQUE ?

La Chine a soutenu activement la Russie dans sa guerre en ouvrant son marché 1,4 milliard d’habitant à tous les produits russes sans aucun droit de douane.

C’est ainsi que la Russie qui n’était dans aucune production en dehors des produits énergétiques, le pétrole et le gaz est ainsi devenu d’un jour à l’autre, premier producteur mondial de blé, d’huile de tournesol, d’engrais etc. profitant de ses 4 250 km de frontière sud avec la Chine.

Justement, c’est cette frontière de 4 250 km qui oblige la Chine à soutenir la Russie, car si elle perd, l’Occident mettra au pouvoir à Moscou un agent de la CIA qui va s’unir à l’occident pour combattre la Chine, cette fois-ci vulnérable sur 4 250 km.

Si le ministre chinois est lapidaire dans sa réponse négative, sans détour, en privé à ses collègues de l’Union Européenne, c’est parce que ces derniers cherchent à le convaincre en privé, c’est-à-dire en cachette de lâcher la Russie.

Les relations d’amitié entre états permet justement de distinguer les états qui ne vont pas vous lâcher même en privé, même cachette des autres états en général qui ne sont là que pour des raisons opportunistes et qui vont vous lâcher au premier chant du coq.

J’espère qu’un certain Tiani suit cette actualité pour comprendre qu’il fait fausse route et entraîne avec lui dans l’abysse tous les pays de l’AES en continuant dans son délire contre la Chine, le seul pays qui peut permettre de tenir longtemps contre l’alliance de tout l’occident très résilient et patient derrière la France.

Tiani n’est peut-être pas au courant du fait que la Chine comme le Niger est victime du même terrorisme islamiste dans la région autonome du Xingjing, terrorisme alimenté et financé par la même officine en Occident que Tiani cherche à séduire à travers sa cabale stupide contre la Chine.

Dans le bras de fer pour la liberté retrouvée les trois pays de l’AES contre la France soutenue par tout l’occident, financièrement et militairement, nos trois pays africains comptent sur qui pour tenir debout les 5 minutes en plus lorsque le Niger se met à dos, la Chine, le seul pays qui permet à la Russie de tenir 5 minutes en plus contre l’Otan ?

Jean-Paul Pougala

Samedi le 5 juillet 2025

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