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Qui pour succéder au Pape François ? « Le choix d’un pape africain, noir de peau, comme Robert Sarah, serait un acte fort…
Quelques heures après le décès du pape François, survenu ce 21 avril 2025 des suites d’une longue maladie, une question revient sur toutes les lèvres : qui pour le succéder à la tête de l’Église catholique. Si le deuil domine encore l’actualité, le monde chrétien s’interroge déjà sur le profil du prochain souverain pontife.
Parmi les noms avancés au sein des cercles catholiques et diplomatiques, celui du cardinal guinéen, Robert Sarah, revient avec une insistance toute particulière. Ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal Sarah est connu pour sa droiture, sa rigueur doctrinale, et sa profonde spiritualité. Mais en Guinée, malgré la fierté nationale, le doute plane quant à ses chances réelles de devenir Pape, en raison notamment de sa couleur de peau et de ses origines africaines.
Interrogé sur cette éventualité, Dr Édouard Sagno, chef de cabinet au Secrétariat général des affaires religieuses, affirme que le cardinal Sarah remplit pleinement les conditions pour être élu pape.
« La question qu’il fallait se poser, c’était de savoir : est-ce qu’il est même éligible ? La réponse est oui, il est éligible. La première raison, c’est qu’il est du corps électoral, donc membre du collège des cardinaux électeurs. La deuxième raison, c’est qu’il n’a pas encore atteint l’âge de 80 ans, limite fixée pour participer au conclave. Nous sommes en fin avril, et le mois de juin, qui marquera son retrait, n’est pas encore arrivé », a-t-il expliqué.
Pour Dr Sagno, la candidature du cardinal Sarah n’est pas seulement techniquement possible, elle est aussi hautement symbolique. Il rappelle que l’Église catholique est aujourd’hui largement implantée sur le continent africain, où le nombre de fidèles est en constante progression.
« La plus grande communauté chrétienne du monde aujourd’hui se trouve en Afrique. Certes, il y en a en Asie, en Amérique latine, mais l’enracinement du catholicisme en Afrique est plus profond. Le choix d’un pape africain, noir de peau, comme Robert Sarah, serait un acte fort de reconnaissance envers ce continent », a-t-il dit.
Il souligne également que l’Église a déjà montré une certaine ouverture géographique avec l’élection du pape François en 2013.
« Le pape qui vient de nous quitter était argentin, donc pas européen. Cela veut dire que l’Église a déjà franchi cette barrière historique. Alors, pourquoi pas un Africain aujourd’hui ? » s’interroge-t-il.
Robert Sarah, connu pour ses positions conservatrices, notamment sur les questions de société comme celle des droits LGBT, est perçu par une partie de la hiérarchie ecclésiastique comme un gardien de l’orthodoxie catholique. Pour Dr Sagno, son profil correspond parfaitement à l’esprit de continuité attendu dans cette phase délicate de transition.
« Depuis le IIIe siècle de notre ère, l’Église a toujours préservé ses fondements. Le cardinal Sarah est un digne héritier de cette tradition. Et aujourd’hui, il incarne un espoir pour de nombreux fidèles, non seulement en Guinée, mais partout dans le monde », a-t-il indiqué.
Alors que le Vatican entre dans une période de recueillement et que les préparatifs pour le conclave s’organisent, l’éventualité de voir un fils de l’Afrique porter la tiare pontificale n’a jamais été aussi plausible. Le nom du cardinal Robert Sarah est désormais plus qu’un symbole : il est une option sérieusement envisagée.
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