Le Cameroun rappelle la France à l’ordre

Le Cameroun rappelle la France à l’ordre

MISE AU POINT QUANT AUX INJONCTIONS VOILEES DE LA FRANCE

Le Cameroun tient à rappeler, avec toute la clarté nécessaire, que sa souveraineté n’est pas un sujet de débat ni un terrain d’expérimentation diplomatique. L’État du Cameroun est maître de son destin, de ses institutions et de ses choix démocratiques. À ce titre, il n’a de comptes à rendre qu’à son peuple et à sa Constitution — en aucun cas à une puissance étrangère, fût-elle la France.

Nous prenons acte des déclarations venues de Paris concernant la récente élection présidentielle. Mais nous les considérons comme une tentative d’intimidation voilée, empreinte d’une arrogance d’un autre âge. La France n’a ni légitimité ni autorité morale pour s’ériger en juge des affaires internes du Cameroun.

Ce ton paternaliste, que nous pensions révolu, ne saurait perdurer dans les relations modernes entre États souverains. La coopération entre nations doit se fonder sur le respect mutuel et non sur la condescendance ou la menace. Il serait souhaitable que la France concentre ses efforts sur les crises sociales, économiques et politiques qui minent son propre territoire, plutôt que de se donner des missions imaginaires de “tutelle morale” sur l’Afrique.

Nous n’avons pas oublié les images des violences policières contre les manifestants dans les rues de Paris. Nous n’avons pas non plus oublié le silence assourdissant de la diplomatie française face à d’autres drames mondiaux, ni sa complaisance envers des régimes peu exemplaires lorsqu’ils servent ses intérêts. La sélectivité de l’indignation ne saurait constituer une doctrine diplomatique.

Le Cameroun n’a pas besoin de leçons, encore moins de sermons. Ce pays a bâti son indépendance au prix du sang et demeure fermement attaché à la dignité, à la paix et à la stabilité. Notre démocratie, perfectible certes, est une œuvre nationale conduite par les Camerounais eux-mêmes. Quiconque prétend en dicter les contours ou en juger la légitimité se trompe d’époque et de continent.

En conséquence, le Cameroun invite la France à recentrer son discours sur la coopération sincère, à bannir les attitudes paternalistes et à reconnaître enfin que l’Afrique n’est ni un prolongement ni un protectorat.
Le respect de la souveraineté nationale est une exigence, pas une faveur.

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La Tribune Internationale

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