
dans la rubrique : Pourquoi la Russie n’a jamais voulu doter l’Iran de la bombe atomique, comme elle l’a fait pour la Corée du Nord ? Ou la différence entre un accord stratégique et un accord de défense mutuelle
Dans la nuit d’aujourd’hui 24/06/2025, alors que tout le monde en Europe et en Afrique était sur le point de commencer à ronfler, le président américain Donald Trump, dans une série de messages sur les réseaux sociaux annonce un revirement à 180°. Il annonce ni plus ni moins, la fin de la guerre Israël et États-Unis contre Iran. Il annonce d’avoir conclu un cessez-le-feu avec les deux autres belligérants en 12 heures, et la paix dans 48 heures.
Trump annonce que l’Iran et Israël ont accepté un «cessez-le-feu total»
Rappel des faits : L’Iran et Israël, sont en guerre depuis le vendredi 13 juin 2025, lorsque Israël a violé toutes les normes internationales qui disent qu’aucun pays ne peut bombarder un autre sans l’approbation du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Israël qui possède la bombe atomique et refuse d’adhérer à tout système de contrôle de son arsenal, reproche à l’Iran qui est signataire des accords sur la non-prolifération des armes nucléaire et dont les équipements sont visités 24 h sur 24 par l’AIEA d’avoir l’intension de posséder la bombe atomique.
En 2003, les États-Unis étaient entrés en guerre avec des informations fausses du Service de renseignement américains CIA et les renseignements israéliens apportant la preuve que l’Irak possédait la bombe atomique. Ce qui se révélé faux.
Il y a 11 jours, le 13 juin 2025, 23 ans après l’Irak, les mêmes accusent cette fois-ci l’Iran non pas de posséder la bombe atomique, mais d’en avoir l’intention. Et pour cela, on doit lui faire la guerre. Les premières bombes israéliennes pleuvent sur l’Iran et les drones Kamikaze sont lancés sur les tenants du programme nucléaire iranien, justement, parce qu’adhérant à l’AEIA, leurs domiciles devaient être connus et même leurs mouvements devaient être annoncés à l’avance.
Une vraie lâcheté. Les inspecteurs de l’AIEA sont à 90% composés des Européens et des Américains qui sont tous pro-Israël et donc qui ont tout simplement passé leurs informations à Israël, pour tuer des négociateurs qui étaient en pourparlers avec l’équipe de Donald Trump jusqu’à ce fameux jeudi 12 juin 2025, la veille de leurs morts, par les actes terroristes d’Israël que curieusement, ils ont tous salué en occident comme un acte courageux. Le chancelier Allemand a même dit que Israël faisait le sale boulot pour eux tous.
La riposte iranienne n’a pas tardé. Dès le même vendredi soir 13/06/2025, l’Iran lance « des centaines de missiles balistiques divers » en direction d’Israël, dans le cadre de son opération de « réponse décisive », selon les propos de l’agence de presse officielle iranienne, l’Irna qui nous dit que le gouvernement de Téhéran « mène une ferme et précise riposte contre des dizaines de cibles, de bases et d’infrastructures militaires du régime sioniste » avant de conclure que l’opération de riposte a été baptisée « True Promise 3 ».
Cette nuit de passage de lundi 23 au mardi 24 juin 2025, c’est l’épilogue des 11 jours de guerre.
Donald Trump annonce que les deux belligérants Israël et l’Iran ont accepté un «cessez-le-feu total» qui doit commencer mardi 24/06/2025 et déboucher sur «la fin officielle» du conflit.
Le cessez-le-feu doit entrer en vigueur par phases vers 04h00 GMT mardi, a dit le président américain dans un message sur son réseau Truth Social où il écrit :
«Il a été pleinement convenu par et entre Israël et l’Iran qu’il y aurait un cessez-le-feu complet et total»,
(…) le cessez-le-feu doit se dérouler sur 24 heures en deux temps, l’Iran arrêtant initialement toutes ses opérations avant qu’Israël ne fasse de même 12 heures plus tard. «À la 24e heure, la fin officielle de la guerre de 12 jours sera saluée par le monde», conclut Donald Trump, ajoutant que les deux parties avaient accepté d’être «pacifiques et respectueuses» lors de chaque phase du processus.
Interrogé par NBC News, le président américain répond qu’il s’attend à ce que le cessez-le-feu dure «pour toujours». «Je pense que le cessez-le-feu est illimité. Il durera éternellement».
30 minutes après les propos du président américain, le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araghchi, sur le réseau social X écrit :
«À ce jour, il n’existe aucun accord de cessez-le-feu ni de cessation des opérations militaires. Cependant, à condition que le régime israélien mette fin à son agression illégale contre le peuple iranien au plus tard à 4 heures du matin, heure de Téhéran, nous n’avons pas l’intention de poursuivre notre riposte par la suite. La décision finale sur la cessation de nos opérations militaires sera prise ultérieurement.»
Source : https://x.com/araghchi/status/1937311435882922420?
Dans un deuxième message, le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araghchi, indique la fin des opérations militaires iraniennes dans la nuit de lundi à mardi, à 4 heures du matin à Téhéran. Il écrit :
«Les opérations militaires de nos puissantes forces armées pour punir Israël de son agression se sont poursuivies jusqu’à la toute dernière minute, à 4 heures du matin. Avec tous les Iraniens, je remercie nos courageuses forces armées qui restent prêtes à défendre notre cher pays jusqu’à leur dernière goutte de sang, et qui ont répondu à toute attaque de l’ennemi jusqu’à la toute dernière minute», a-t-il écrit sur X.
Source : https://x.com/araghchi/status/1937315583525036108
5 minutes avant l‘heure indiquée par le ministre iranien Seyed Abbas Araghchi pour la fin des hostilités, les services de secours israélien confirment ce mardi matin la mort de 3 personnes dans les dernières frappes iraniennes : «une femme d’une quarantaine d’années, un homme d’une quarantaine d’années et un jeune homme d’une vingtaine d’années». Ce sont les premiers et probablement les derniers morts israéliens depuis que le président américain Donald Trump a annoncé un cessez-le-feu entre les deux belligérants.
QUE DOIT RETENIR UN AFRICAIN DE TOUTES CES INFORMATIONS ?
Même si la façon de faire décoiffe, et désoriente, et suscite le doute, on peut légitimement se dire que le président des Etats-Unis ne peut pas annoncer qu’il a conclu un cessez-le-feu pour la fin des hostilités alors que ce n’est pas vrai.
Des gens plus experts que moi, vont certainement passer les prochains mois à vous expliquer ce qu’ils ne comprennent pas sur les plateaux de télévision de propagande occidentale, comme LCI, DW, BBC, BFM, CNN, FOX News, France24, pour tenter l’inexplicable, alors qu’ils nous ont expliqué pendant 12 jours des supposés prouesses de Israël, alors que l’Iran était en train de lui administrer une véritable déculottée, en humiliant au passage les Etats-Unis, avec le fameux dôme de fer sur 3 couches qui s’est révélé un dôme de fromage où ont littéralement fondu, tous les missiles hypersoniques iraniens, lancés par dizaines et qui n’ont trouvé aucune résistance durant tout leur parcours jusqu’aux cibles désignés d’avance.
Ce qui remet en question le projet de Donald Trump d’un dôme de 150 milliards de dollars pour protéger les Etats-Unis et qui s’inspirait à l’époque il y a 3 mois, du succès du dôme israélien, mais face aux Hamas et au Hezbollah, pas face à un vrai pays comme l’Iran.
Question : Qu’est-ce qui a vraiment convaincu Donald Trump d’arrêter l’humiliation de Israël, mais aussi et surtout de la CIA et du Mossad, les services secrets israéliens, en direct sur les réseaux sociaux du monde entier ?
Réponse : dans toutes les informations tronquées qui arrivaient au président Américain, personne ne lui avait expliqué que l’Iran pouvait fermer le détroit d’Ormuz aussi facilement, tout simplement en faisant comme les Houtchis du Yemen, en autorisant uniquement certains bateaux chinois et russes de passer et puis c’est tout.
Cela aurait fait doubler le prix du baril de pétrole, c’est-à-dire, aurait contribué à remplir les caisses de la Russie qu’on cherche à affaiblir.
Question : Pourquoi s’il y a un titre qu’on peut attribuer à ces 12 jours de guerre, on peut le résumer en « les 12 pires jours d’humiliation pour la CIA et le Mossad » ?
Réponse : parce que ces deux institutions ont toutes les deux commis les erreurs de débutants en renseignement, qu’aucun pays intelligent ne peut plus commettre en 2025. Comme par exemple : en décapitant un pays, un mouvement structuré, vous éliminez le principal symbole qui doit au contraire symboliser la défaite que vous souhaitez infliger.
Cette méthode fragilise les buts de guerre, puisqu’il n’y a plus une figure pour symboliser la défaite du camp adverse. C’est l’erreur commise par l’Otan en Libye en 2011, car en tuant Kadhafi, on ne se souvient plus de ce qu’aurait signifié la fin de la guerre.
Puisque personne n’a signé la capitulation de la Libye, il n’y avait personne du camp adverse pour symboliser la défaite de Kadhafi. Et c’est ce qui va mettre le chaos que nous connaissons jusqu’aujourd’hui.
On retrouvera la même erreur faite par les Américains en Irak. Une fois qu’ils ont tué celui qui devait incarner la capitulation, Saadam Hussein, il était désormais très prévisible que les Américains n’auraient pas réussi à contrôler l’après-Saadam et c’est ce qui s’est passé lorsqu’ils ont été surpris que le jeu de la démocratie élective qu’ils ont imposé au pays vaincu, l’Irak a contre les prévisions de la CIA, porté au pouvoir, jusqu’aujourd’hui en 2025, ce qui était prévisible : la majorité de la population irakienne, c’est-à-dire, les musulmans chiites, que personne semble-t-il n’avait pris la peine d’expliquer à la CIA qu’ils sont tous proches de l’Iran, c’est-à-dire, anti-américains.
Le Mossad aurait dû apprendre de la Russie une leçon très précieuse : si au lendemain de l’entrée de l’armée russes en Ukraine le 24 février 2022, le 5 mars 2022, le premier ministre israélien rencontre à Moscou Vladimir Poutine qui le rassure du fait que ce n’était pas la tête du juif Zelensky qui était sa cible, et durant ces 3 ans et demi de guerre, il n’a jamais été question de tuer Zelensky, alors que Moscou sait où il habite, même s’il fanfaronne avec ses vidéos presque quotidiennes, pour dire qu’il n’a pas peur de Poutine.
Le 5 février 2023 le quotidien israélien « Times of Israel » commente une sortie YouTube du prémier ministre israéliens de l’époque Naftali Bennett, titre à sa une ceci :
« Bennett assure que Poutine lui a promis de ne pas tuer Zelensky »
« Times of Israel » écrit :
« Il [Poutine] m’a fait deux grandes concessions », a déclaré Bennett à propos de sa rencontre avec Poutine le 5 mars 2022, lorsqu’il s’était rendu à Moscou dans l’espoir de servir de médiateur aux premières heures de l’invasion russe.
« Je savais que Zelensky était menacé, dans un bunker… J’ai dit à [Poutine] : ‘Avez-vous l’intention de tuer Zelensky ?’ Il a répondu : ‘Je ne tuerai pas Zelensky’ »,
Bennett dit avoir demandé à Poutine : « Je veux être sûr de bien comprendre. Vous me donnez votre parole que vous ne tuerez pas Zelensky ? ».
Il affirme que le président russe a bien redit : « Je ne tuerai pas Zelensky. »
Bennett dit avoir appelé le président ukrainien immédiatement après son entretien, long de trois heures, avec Poutine et lui avoir dit : « Je sors de réunion – [Poutine] ne vous tuera pas.
« [Zelensky] m’a demandé : ‘En êtes-vous sûr ?’ J’ai répondu, à 100 %. [Poutine] ne vous tuera pas. »
Bennett se rappelle : « Deux heures plus tard, Zelensky se rendait à son bureau et faisait un selfie, [dans lequel il disait] ‘Je n’ai pas peur’. »
Source : https://fr.timesofisrael.com/bennett-assure-que-poutine-lui-a-promis-de-ne-pas-tuer-zelensky/
LA LECON DE POUTINE AU MOSSAD
Question : Pourquoi Poutine ne tue pas Zelensky et le fait même savoir, puisque c’est rendu public même par les journaux israéliens ?
Réponse : C’est parce que la Russie veut qu’il incarne la défaite, qu’il soit la figure à déchoir à la fin de la guerre. Zelensky sera le déchu qui va servir pour rappeler à tous les récalcitrants ukrainiens qui ne veulent pas déposer les armes que la guerre sera vraiment terminée.
Zelensky est maintenu en vie par Moscou, parce que c’est celui qui va signer l’acte de capitulation pour reconnaitre la défaite de l’Ukraine.
Lorsque vous commencez une guerre en tuant l’équipe des négociateurs sur le sujet pour lequel vous entrez en guerre, la bombe atomique, c’est la preuve que même Israël n’était pas certain qu’il y aurait un épilogue positif de son action par un round final où on aurait négocié la défaite de l’Iran.
Si tel n’est pas le cas, je leur suggère de relire leur manuel des cours de renseignement, depuis le début. Ils vont peut-être y apprendre pourquoi, lorsque la douane saisit de la drogue, elle ne convoque jamais le destinataire pour l’informer qu’on a trouvé la drogue dans son colis, mais on arrive même à lui livrer son colis, pour obtenir du renseignement.
Dans le renseignement, les personnes vous sont utiles parce qu’elles sont vivantes, elles parlent, elles vous connectent à de nouvelles sources, jusqu’à la fin de votre opération et non quand elles sont mortes, avant même que vous ne débutez.
Voilà un exemple qu’on a eu devant nous : Quand les Américains ont fini de bombarder les sites nucléaires iraniens, Téhéran a réagi en disant que les centrifugeuses avaient été déplacées plus tôt. Les personnes que le Mossad a tuées, auraient été des sources très précieuses d’information, non pas par rapport à ce qu’elles vont dire au téléphone, mais tout simplement en traçant les déplacements de leurs téléphones.
Tôt ou tard, elles seront au contact de ces centrifugeuses qui ont disparu pour l’instant, obligeant Donald Trump à annoncer que la mission est accomplie alors qu’il est évident que ce n’était qu’un coup d’épée dans l’eau. Est-ce que le Mossad a bien compris comment ça marche ou bien je dois lui faire un dessin ?
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Le Mossad a commis une autre erreur de débutant en convainquant les politiciens israéliens et américains qu’il suffisait de tuer les personnes et le peuple serait descendu dans la rue pour demander la fin du pouvoir théocratique à Téhéran. Là encore ils ont péché par manque de rétroviseur pour regarder en arrière dans l’histoire même de l’Iran.
La CIA était arrivée à la même fausse conclusion, d’un pouvoir faible, non soutenu par personne, et qui se serait dissout, en finançant un an de guerre à son voisin, l’Irak. La guerre n’a pas duré un an, mais 8 ans.
Et a la souffrance de la guerre causée par l’étranger, au lieu de faire finir le pouvoir politique à Téhéran, l’a plutôt renforcé en créant le socle du nouveau patriotisme des scientifiques et des universitaires iraniens qui avaient désormais un ennemi commun et un motif pour lequel se battre pour leur pays, les Etats-Unis.
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Jean-Paul Pougala