Fond de restauration : le gouverneur SANA BANGUI rassure et le Gabon s’engage.

Fond de restauration : le gouverneur SANA BANGUI rassure et le Gabon s’engage.

DIRECTEUR DE PUBLICATION : ALBAN JULLIARD

BEAC Yvon Sana Bangui
Fond de restauration : le gouverneur SANA BANGUI rassure et le Gabon s'engage. 2

Pendant que les multinationales du secteur minier espèrent encore un sursaut de protectionnisme de la part de leurs pays d’origine, les pays de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) passent à la mise en place effective du mécanisme de rapatriement des Fonds de Restauration des Sites miniers afin d’assurer la stabilité monétaire sous-régionale. Dans cette lancée, le 30 avril 2025, une conférence de presse conjointe a été tenue à Libreville à l’issue de la réunion entre le Gouvernement gabonais, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et les compagnies pétrolières.

Ces dernières avancées contrastent avec le contexte chaud bouillant qui a alimente le début d’année jusqu’à la fin du mois d’avril dernier. En effet, les multinationales du pétrole et du gaz ont même tenté une offensive sur la CEMAC en impulsant un projet de loi visant à faire pression sur le FMI pour le gel de ce mécanisme communautaire.

Alors que le ton se durcissait ainsi à Washington, Paris quant à elle conviait les ministres de finances de la sous-région, les 17 et 18 du même mois, à une importante rencontre en présence de représentants des principales institutions financières de la CEMAC ainsi que ceux des bailleurs de fonds. Les débats entre les parties ont principalement porté sur sept points de divergence, notamment : 1- la levée de l’immunité d’exécution, 2- la politique d’investissement, 3- les sûretés, 4- la double incrimination, 5- la jonction des procédures, 6- la conditionnalité, et 7- les événements significatifs défavorables.

Ces travaux se sont ensuite poursuivis dans la capitale des Etats-Unis, le 22 avril 2025, avec à la clé l’approbation des multinationales de six propositions des États et de la BEAC a l’exception de l’immunité.

Par ailleurs, le Gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, a quant à lui indiqué que la question de la levée de l’immunité d’exécution est non négociable car liée à l’indépendance de la Banque centrale et à la souveraineté des États et cela est conforme à la pratique pour toutes les banques centrales du monde.

« Ce principe ne peut être compromis sans mettre en péril l’architecture économique de la CEMAC », a-t-il précisé.

En réponse, les représentants de l’industrie se sont engagés à revenir vers la BEAC le 28 avril prochain avec de nouvelles propositions sur le seul point en suspens, en vue de respecter l’échéance.

Le point de presse de Libreville vient donc marquer l’aboutissement heureux de vives négociations en faveur de la souveraineté des pays de la CEMAC. C’est d’ailleurs pourquoi le Vice-premier ministre Gabonais en charge de la Planification, Alexandre Barro Chambrier, a ouvert les échanges en soulignant l’importance stratégique de cette réforme. Il an mis en avant, la vision présidentielle de renforcer la transparence budgétaire et la gouvernance économique. « Cette démarche répond aux attentes des institutions régionales, notamment la CEMAC, en matière de discipline financière et de durabilité », a-t-il déclaré, saluant la convergence entre impératifs économiques et environnementaux.

Le ministre de l’Économie du Gabon, Mark Doumba, est ensuite revenu sur les enjeux techniques du mécanisme. Il a insisté sur la nécessité de rapatrier et de cogérer les fonds destinés à la réhabilitation environnementale, souvent provisionnés sur plusieurs décennies sans contrôle réel des États.

Pour les experts, il s’agissait d’un premier grand test pour le nouveau Gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui. Car il devait manœuvrer en toute habileté face au très célèbre avocat d’affaires Steven Galbraith mandaté par les multinationales du pétrole et du gaz (ExxonMobil, Marathon, Chevron, Texaco, etc.) pour bloquer, au plan juridique, la mise en œuvre de ce dispositif réglementaire.

Ce succès du nouveau Gouverneur marque un tournant décisif et historique pour la banque centrale sous-régionale qui compte engranger plus de 10 milliards de dollars par ce mécanisme, devenant ainsi un véritable levier pour renforcer la soutenabilité extérieure de la région et consolider le projet d’une nouvelle monnaie commune en zone CEMAC.

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Jules NJAWE

Leader Panafricaniste

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