Selon l’administration américaine, Israël envisage des opérations terrestres en Iran si le pays ne parvient pas à ses fins par les airs.
Comment ces opérations pourraient-elles se dérouler ?
« Les Israéliens ont déclaré à l’administration Trump que s’ils ne peuvent pas toucher suffisamment profondément la montagne avec des bombes, ils peuvent le faire avec des humains », a déclaré à Axios, jeudi 19 juin, un responsable américain. Et selon des sources proches de l’armée israélienne, « des troupes Shaldag, l’unité d’élite des forces spéciales de l’armée de l’air israélienne, se préparent activement à un assaut terrestre sur le site », indique le média JFeed.

À quoi une opération terrestre pourrait-elle ressembler ? Le site d’enrichissement d’uranium de Fordo, situé au sud de la capitale iranienne, est à 1.700 kilomètres d’Israël. Il est donc impossible de s’y rendre en hélicoptère, à moins de partir d’un porte-avions américain amarré au large du Koweït. La distance – environ 700 km – serait alors largement divisée, facilitant l’envoi de troupes. À moins également de partir d’Azerbaïdjan, un des pays les plus proches d’Israël en termes de coopération sécuritaire et de renseignements. La plupart des radars iraniens ayant été neutralisés, explique François Clemenceau, éditorialiste international LCI, les vols d’hélicoptères ne présenteraient pas de problème de sécurité.
Le colonel Peer de Jong doute de l’efficacité d’une opération israélienne en Iran pour toucher Fordo
Une autre méthode serait possible : les commandos israéliens sont spécialisés dans la technique qui consiste à se faire larguer à très haute altitude par des avions de transport de troupes, avant une chute sous oxygène.

En septembre 2024, l’armée israélienne avait déjà organisé une opération terrestre, avec le déploiement de troupes sur une base en Syrie qui produisait des armes à destination de l’Iran. Mais cette opération avait été facilitée par la proximité géographique de la Syrie. « Il suffit de traverser le lac de Tibériade, le plateau du Golan, et vous êtes en Syrie », résume Pascal Perri, éditorialiste économie de LCI.
Le colonel Peer de Jong, ancien colonel des troupes de marine et spécialiste de géopolitique, doute de l’efficacité d’une opération israélienne en Iran pour toucher Fordo. « Si vous mettez 50 hommes, si chacun des hommes a 2 kg d’explosifs, ça ne fait que 100 kg d’explosifs. Dans cette usine, par exemple, on sait qu’il y a entre 15.000 et 20 000 centrifugeuses. C’est colossal. On peut rentrer dans les tunnels. On peut casser l’état-major, le PC, les moyens de transmission, etc. Mais encore une fois, ce sont des opérations extrêmement limitées en termes d’efficacité. »