
La Chine ne veut pas l’amour forcé des Européens. Xi Jinping inflige l’humiliation à l’une lors de la Commémoration des 50 ans de relation entre la Chine et l’Union Européenne à Pékin.
Leçon d’intelligence économique et stratégique de Jean-Paul
En février 2025, pour souhaiter la bonne venue au nouveau président des États-Unis Donald Trump, la Chine du président Xi Jinping achète pour 23 milliards de dollars de bons de trésor américains.
Malheureusement, à peine installé, Donald Trump prend la Chine pour cible des droits de douane. Et même si les deux pays trouvent un accord commercial à Genève, on a appris cette semaine que la Chine a désormais tourné me dis à Washington en vendant massivement les bons en sa possession et surtout, à l’échéance des bons en possession, la Chine ne les renouvelle plus.
Résultat des courses : de 1300 milliards de dollars investis par la Chine dans les bons de trésor américains en 2013, en juin 2025, la Chine passe de premier possesseur de la dette américaine, à la troisième position, derrière le Japon et le Royaume-Uni, à 776 milliards de dollars.
Hier jeudi s’est passé à Pékin la rencontre de commémoration des 50 ans des relations entre la Chine et l’Union Européenne.
Mais rien ne s’est passé comme prévu.
La règle veut que cette rencontre se passe une fois par an, une fois à Bruxelles et la prochaine fois à Pékin.
La dernière rencontre était à Pékin en 2023.
Donc naturellement la rencontre suivante était prévue à Bruxelles pour 2024. Mais le président Xi Jinping a dit aux Européens qu’il n’avait pas de temps, qu’il n’avait pas réussi à trouver de la place dans son agenda pour se rendre à Bruxelles.
Pire, pour les cinquante ans, Xi Jinping les a reçus dans son palais, mais leur a expliqué que la réunion ne pouvait se tenir que pendant un seul jour et non deux jours comme c’est l’habitude, parce que son emploi du temps ne lui permet pas de passer deux jours en leur compagnie.
Donc dès la fin de la première journée de travaux hier, le président chinois a prié des hôtes européens de rentrer chez eux.
Question : Pourquoi Xi Jinping se comporte de cette manière aussi désagréable ?
Réponse : il y a un mois, jour pour jour, le 25 juin 2025, la présidente de la commission européenne Von der Leyen se présente au forum des industries en marge du dernier sommet de l’Iran avec en main un morceau d’aimant qu’elle brandit aux industriels du secteur de la défense présents en disant que c’est ça l’objet de la prochaine guerre qu’ils doivent préparer pour détruire la Chine : les terres rares.
Elle fait un discours dans lequel elle affirme en clair que les 800 milliards de dollars que l’Europe veut investir dans l’armement d’ici 2030, ne sera pas uniquement contre la Russie, mais la Chine en premier.
Il faut rappeler qu’aucun pays de l’Union Européenne n’est frontalier avec la République Populaire de Chine.
Mais la Chine l’a prise très au sérieux.
Alors pourquoi madame V der Leyen cible à ce point là Chine comme le pire ennemi de l’Union Européenne ?
Pour répondre à cette question, il faut revenir en arrière de quelques mois.
Comme la Chine contrôle 97% des terres rares, elle a créé une sorte d’examen cynique destiné à torturer les client.
En effet, deux fois par an, Pékin rend public le quotas des terres rares qu’il est prêt à vendre à l’international.
La première annonce se fait habituellement en février de chaque année. Et la seconde en septembre ou en octobre.
Mais à la surprise générale, après les quotas de février 2025, Pékin annonce une consultation générale publique sur de nouvelles réglementaires pour protéger la sécurité de la Chine. Pire, elle annonce qu’elle veut désormais avoir le curriculum vitæ de tous les experts et ingénieurs des entreprises clientes de ses terres rares.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Les terres rares sont un ensemble de 17 éléments métalliques qui sert à la fabrication des batteries électriques, des téléphones portables, des microprocesseurs mais aussi des systèmes de guidage militaire, des missiles balistiques, des missiles hypersoniques, etc.
En d’autres mots, la Chine ne garantit pas qu’en septembre 2025 prochain, elle va encore vendre quoi que ce soit dans le domaine militaire.
Or on sait avec la guerre des 12 jours entre Israël et l’Iran que le premier a accumulé un retard technologique de plusieurs générations.
Israël et les États-Unis ont utilisé les avions pour bombarder l’Iran et ce dernier a utilisé les missiles pour riposter.
C’est ça la guerre du futur où l’Occident est en retard : les missiles balistiques de longue portée et hypersoniques !
Le temps que les B-52 américains ont mis 13 heures de vol pour aller bombarder une cible en Iran et 13 heures pour rentrer charger de nouvelles bombes en cas de vraie guerre, l’Iran aurait pulvérisé tous les sites américains avec des missiles hypersoniques produits grâce aux terres rares venues de Chine et que la même Chine ne vend pas aux occidentaux.
Voilà expliqué pourquoi aux Pays Bas, le présidente de la Commission Européenne a brandi un morceau d’aimant. Car ils veulent bien s’armer, mais la Chine ne leur vend plus les aimants, tout au moins, pas autant qu’ils veulent.
Le même jour, le 25/06/2025, l’ambassadeur de l’UE à Pékin Toledo, avait imploré inutilement la Chine de leur vendre plus d’aimant, suppliant la Chine de comprendre les inquiétudes des entreprises européennes.
En Avril 2025, quand Donald Trump a imposé les droits de douane de 145%, la Chine a stoppé l’exportation des aimants. L’usine Ford de Chicago a fermé pour une semaine.
En juin 2025, le Wall Street Journal expliqué pourquoi l’ambassadeur de l’UE est allé pleurnicher à Pékin :
« la Chine exige d’avoir des informations détaillées sur les experts techniques, leur domaines professionnels et les formations suivies de toutes les entreprises qui vont désormais acheter les terres rares chinoises. »
Beaucoup ont pensé comme dans le cas de Israël qui a ciblé et tué les scientifiques iraniens dont il avait les coordonnés que la Chine veut avoir des cibles en cas de guerre.
Mais non, le Wall Street Journal explique cette exigence en disant que la Chine veut passer un examen humiliant des talents à ses clients occidentaux.
Je suis plutôt convaincu comme l’affirme la presse chinoise, que c’est une information précieuse pour débaucher les meilleurs talents de n occident.
Tu ne peux pas annoncer chaque jour comme le fait madame Von der Leyen que la Chine est ton ennemie et puis t’attendre que la même Chine va te faire des accolades et te livrer les terres rares pour venir la bombarder.
C’est juste absurde.
Le problème du déclin de l’occident se manifeste aussi par le fait que les dirigeants ne se rendent toujours pas compte que leur page est en train d’être tournée pour un nouveau monde où ils doivent se battre avec les mêmes armes de tout le monde cette fois, pour prétendre avoir une place autour de la table où tout se décide.
Jean-Paul Pougala